26 novembre 2008

Les atomes crochus et le net

Le net, c'est grand, c'est beau, c'est moins beau par endroits, et c'est parfois même très moche, mais c'est fou tous les gens qu'on peut rencontrer grâce à cet outils.

Une simple discussion banale, et on se retrouve des points communs avec quelqu'un, genre "j'étais fan des spices girls quand j'étais jeune" "oh ben ça alors moi aussi".
J'ai envie de parler de ça pour deux raisons.

La première, c'est que sans le net et ses possibilités immenses, je ne serai pas là en train d'écrire. (Vu mon passé un peu déprimatoire, je ne serais peut-être pas là du tout, mais ça me surprendrais tout de même).
La seconde, c'est que je discutais avec des gens, ce soir, justement. Des gens que j'ai déjà vu, ou certains que je ne connais pratiquement pas... et on trouve quand même un sujet de conversation, c'est fou ce que l'esprit humain peut faire pour nous sociabiliser.
La troisième (vous l'aurez compris, en fait c'était pas deux mais trois raisons), résulte du fait que j'ai été l'année dernière un sujet d'expérience pour un mémoire de sociologie, qui se basait sur l'amitié par internet.

Parce-que sur internet, on peut trouver de tout. Du gros pervers violeur d'enfants à l'amour de sa vie, il n'y a aucune mesure.
Mais l'amitié quand à elle, comment peut-on la construire sur la base de phrases innocemment déversées dans le cadre d'un conversation spirituelle de haut niveau sur "que vais-je manger ce soir" ?
Et bien si je ne m'étais pas fait des amis sur internet, je jurerais que non.
Vous, qui scrutez couramment la toile, ce point de vue n'est pas à votre portée, mais imaginez la tête de vos parents "Ouah j'ai un ami, il est trop fort, il est physicien et belge, et il est grave sympa, je l'ai croisé un jour en suisse" (toute ressemblance avec une personne existante n'est que pure coïncidence bien sûr), et eux de répondre " Quoi ? Mais comment ça un ami ? Tu l'as jamais vu, tu le connais même pas au fond, comment tu peux aller le rencontrer alors que c'est quelqu'un du net ? Parce-que les gens sur le net, ils sont pas fiables, ils mentent sur eux-même, on peut être déçu en les rencontrant...".
Ben papa maman, vous savez, je suis au courant. Et oui, j'ai déjà eu des déceptions sur les net, j'ai déjà croisé des vieux pervers et je sais les reconnaitre, et c'est pas parce-que quelqu'un discute avec d'autres gens sur irc qu'il est forcément horrible. Est-ce que je suis horrible moi ? (merci de ne pas répondre à cette question dans les commentaires).

Alors l'amitié, la vraie, la grande, avec des petites étoiles à la place des points sur les i, c'est quoi ?
Tout simplement une relation basique, du "faire connaissance" avec quelqu'un, pour le point de départ en tout cas. Pour la suite, c'est se croiser régulièrement, trouver des sujets de conversations autres que "il caille aujourd'hui" (d'ailleurs il fait super froid en ce moment), et finir par avoir des sujets de discussions communs, à double sens. J'ai déjà parlé précédemment des conversations monologuesques à sens unique, et non ce n'est pas ça l'amitié. Et finalement, on a pris l'habitude de croiser cette personne, on connait de plus en plus de détails super confidentiels sur sa vie tout en n'étant pas à l'abris de surprises stupéfiantes à ce sujet, et on finit par s'intéresser vraiment à la personne. On s'inquiète pour elle quand on ne la voit plus, on prend de ses nouvelles de temps en temps, et on a envie de lui donner de nos nouvelles.
Bien sûr, ça c'est dans le cas où on est pas une personne totalement égocentrique qui va donner de ses nouvelles à un peu tout le monde parce-qu'elle aime parler d'elle.

Alors la différence entre le vis à vis et le net, c'est quoi finalement ?
On ne connait pas le physique de son interlocuteur, ni sa voix, ni son attitude, ni sa façon de se gratter le nez... bon d'accord au final il y a pleins de points essentiels qu'on ne connait pas suffisamment. (Vertical ou horizontal le grattage de nez?)
Mais on final, cette nouvelles connaissance, et bien on a envie de la rencontrer, pour en savoir encore plus, notamment sur les points essentiels. Et au final, on se trouve une occasion de rencontrer la personne. Chose qui est parfois difficile quand on pense que certains peuvent habiter à l'autre bout du monde...

Et le pire dans tout ça, c'est que des gens rencontrent leur amours sur le net.
Alors là, les sites de rencontres et tout, j'ai jamais compris comment on pouvait ne pas en avoir un peu honte. C'est un peu comme les soirées de célibataires, on se cherche une excuse "papa maman, je l'ai rencontré à un cour de cuisine!"
Mais il y a d'autres moyens de rencontrer des gens sur le net, ami ou amours, ça se fait dans les mêmes conditions. On vadouille sur des forums, des jeux en lignes, tous les trucs de ce genre où lorsqu'on rencontre les gens, on a déjà au moins un point commun et un sujet de discussion à utiliser pour lancer une communication qui part un peu dans tous les sens par la suite, mais qui est assez chouette.
Et en plus, quand on rencontre l'élu de son coeur, on a une excuse "comment tu l'as rencontré ton âme soeur?" "Sur internet" "Hein?" "Non mais c'était pas sur un site de rencontre" " Et c'est quoi la différence ?" "C'est qu'on était pas là pour chercher quelqu'un d'autre, mais pour s'amuser" "Ah ben oui, c'est mieux comme ça".
Du coup la pillule passe plus facilement, et on n'en a aucune honte.

Mais bon, ma conclusion sur le sujet, serait qu'on ne peut pas qualifier d'ami quelqu'un que l'in n'a jamais rencontré. Par contre, on peut dire que c'en est un dès la première rencontre en face à face si on a bien géré les préliminaires avant le grand évènement. Mais avant, au mieux c'est des potes. Puis les vrai amis, il parait qu'on est censé sur les doigts d'une main. (j'aurais d'ailleurs bien envie répondre à cela par un seul et unique doigt tout à fait provoquant pour indiquer le nombre de mes amis, mais ça marcherait pas parce-qu'il faudrait que j'en lève au moins deux.)
Brefeuh, dans tout ça, y'a aussi des trucs abérants, du genre "j'ai un copain" "ah ? il est comment? " "Je sais pas je l'ai jamais vu".
Ce dernier point, à méditer...

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