28 octobre 2008

Parlez moi de vous, oui... mais pas trop quand même.

Messieurs Dames, bonjour.
Aujourd'hui je voudrais vous parler d'un thème qui me touche particulièrement : les gros relous en soirée qui ne trouvent rien de plus intéressant à faire que parler de leur vie jusqu'à vous provoquer une overdose de détails dont vous n'avez strictement rien à faire.

J'imagine que vous voyez très bien de quoi je parle, que vous avez tous été un jour ou l'autre dans cette pénible situation.
A tous ceux qui font fis de la politesse dans ces cas là et qui se sentent investi de la mission de dire ce qu'ils pensent, vous n'avez certainement pas dû vivre cela plus de deux minutes. Allez, dix à tout cassé si vous attendiez une chute au racontage de vie.

Mais pour les autres.
Pour tous ceux qui ont été élevés avec les sacro-sainte marque de respect du type : on ne coupe pas la parole, on écoute poliment, et tout le tralala.
Sachez que je compatis à votre malheur pour l'avoir vécu.

Imaginez, vous faites la rencontre de quelqu'un.
Bien sûr, je ne parlais pas d'un ami que vous prenez plaisir à écouter, et connait plus la notion de conversation que celle de monologue, et de toute façon les monologues des amis, ils sont intéressants et ne dure pas une demi-heure sur un sujet qui ne vous intéresse pas, puisqu'étant votre ami, leur vie vous intéresse.

Non, je parle d'un étranger, avec qui vous commencez à échanger quelques propos polis puisque vous êtes confrontés à sa présence, que ce serait con de lui tourner le dos le pauvre, et que de toute façon vous ne savez pas à quoi vous attendre.
Cette personne là, vous ne le savez pas encore, va vous gâcher la soirée. Ou vous forcer à développer des merveilles d'ingéniosité pour réussir à lui échapper.
Du genre "faut que j'aille aux toilettes" ou alors "je suis fatiguée je crois que je vais rentrer" ou encore "de toute façon j'ai trop manger je ne prendrai pas de dessert, je vais plutôt aller prendre l'air pour digérer".

Mais avant ça.
Avant que vous trouviez ces idées astucieuses (que je vous livre gratis, donc si vous vous retrouvez dans cette situation vous saurez déjà quoi faire), il va falloir vous rendre compte de l'ampleur de la démesure de votre malchance.
Parce-que cet étranger aux allures charmantes va très vite vous montrer son fond inintéressant, sans même que vous l'ayez demandé. Par contre, lui aura pris votre envie de parler pour une invitation à raconter sa vie. Et vous êtes foutu.
Vous pouvez lancer n'importe quel sujet, que vous introduirez en cinq secondes (maximum, parce-qu'après la parole est à lui), et il trouvera la suite. Pendant une demi-heure. Au moins.
C'est testé sur deux sujet : un cauchemar débile (dont l'introduction était "tiens, machin a fait un cauchemar cette nuit, j'ai adoré sa réaction au réveil et dont la suite de l'autre était le cauchemar d'un pote, qu'on ne connait pas et dont on n'a rien à foutre, sur des araignées, sujet complètement bateau et donc intéressant), et un problème de santé, aucun souvenir de l'introduction, mais le gars a réussit à tenir une bonne heure là dessus. Bien sûr, les détails, je ne vous les confirai pas, tout d'abord parce-que c'est personnel (hum), et surtout parce-que ça a faillit me faire commencer précocement ma nuit de sommeil.

Et vous dans tout ça.
Vous gardez un sourire poli, sauf si la personne en face vous dit quelque chose de bien trash, du coup vous êtes obligés de suivre quand même pour adapter votre impression sinon il risque de capter le fait que vous pensez à autre chose, et comme vous êtes poli vous ne voulez pas qu'il s'en rende compte. Vous hochez la tête de temps en temps, vous clignez des yeux (bien forcé, sinon après ça pique).
Si vous voulez une solution pour n'avoir pas à écouter d'ailleurs, un conseil : contentez vous de regarder l'expression de son visage et de la recopier sur le votre. Attention : le mouvement des lèvres n'est pas à imiter par contre.

Et si vous voulez vous sortir de là, outre les prétextes que j'ai donné plus haut, vous avez aussi d'autres solutions. Vous pouvez suivre la discussion d'à côté d'une seule oreille pendant que vous ferez semblant d'écouter le gars, en espérant que vos voisins ne soient pas une reproduction de vous-même et le monologueur, sinon vous êtes mal barré. Et si vous voulez le frustrer, tentez de vous intégrer dans son monologue, et commencez à parler de vous de manière à ce qu'il ne puisse plus en placer une. Bien sûr, comme vous n'êtes pas habitué à ça et que vous préférez les conversations normales, cette solution est légèrement risquée puisque vous vous retrouverez assez vite à cours de phrases. Vous pouvez inventer bien sûr, ou prétexter une soudaine envie d'aller aux toilettes (mais n'utilisez pas cette excuse trop souvent, sinon on pourrait vous croire bourré, boulimique, ou atteint de gastro...).

Vous l'aurez donc compris, il n'y a pas de grande solution miracle à ce problème, mais tout un tas de petites échapatoires à adapter selon les cas.

En ce qui concerne mon expérience personnelle, ce n'était pas une seule personne mais un couple qui était comme ça, et je les ai par la suite entendu dire "nous, on se coupe la parole tout le temps". Ahah, ben je suis vachement étonnée dis donc...

9 commentaires

Guillaume_ a dit…

En effet, j'ai vécu ces moments difficile aussi.
C'est vraiment frustrant, limite insupportable.

Surtout quand, pour fuir, j'ai utilisé le vieux prétexte : "Je vais m'en griller une dehors" (après avoir essayé pendant une demi heure de le caser...
Et que, la personne en question a prit ça pour une invitation à venir fumer avec moi.
-_-

Super.
Ces gens sont un peu comme ces cauchemars, vous savez, ceux ou, quoi que vous fassiez pour fuir, vous vous enlisez de plus en plus et toute fuite est impossible.
Sauf que ce n'est pas le réveil qui sauve, mais au contraire, le fait d'aller se coucher et de s'endormir paisiblement... Dans un silence qu'on apprécie comme jamais auparavant.

Miss Flemme a dit…

Huhu.
Vu que c'est une situation qu'on a vécu à deux, je peux intervenir sur ce que tu m'as dis.

Y'a eu un moment tragique au possible : "J'ai besoin de prendre l'air. Oh, mais il sont dehors. Si on les vois, on part dans l'autre sens et on fuit hein ?"
Car oui, ce genre de situation c'est un véritable combat du mental, et là, quand c'est l'autre qui gagne, il ne nous reste plus que la fuite pour survivre.
Oui, c'est lâche, mais qu'est-ce que ça fait du bien !

Anonyme a dit…

Perso, j'oscille souvent entre la politesse forcée et le "va te faire foutre" à coup de "mais pourquoi tu me racontes ça ?" mais pour cette dernière option, c'est souvent parce que mon humeur du moment m'interdit toute patience.

Après, pour les amis, en général, en plus du fait qu'effectivement, la vie d'un ami interresse toujours, le dit ami sait aussi quand son histoire prends le risque de lasser (normal, c'est un ami, donc il vous connait bien, voir très bien) donc, soit il est prêt à vous écouter raconter à votre tour une histoire, soit il se lancera dans une bien plus plaisante conversation, ou bien encore, les deux amis ne diront plus rien, il arrive souvent que des amis n'aient pas besoin de parler.

ALG a dit…

Pour ma part, c'est la thérapie du sourire. Il paraît que j'écoute bien, même les plus bavards monologesques, mais en fait je suis partie trèèèèèèès loin. Pensant à mon prochain week-end, à ma prochaine histoire, refaisant tout le chapitre du combat de la mort qui tue du dernier livre de samouraïs lus... que sais-je encore. Et il suffit de ponctuer d'un "hmhm" ou d'un "ah ouiiii", pour satisfaire l'auditeur. Et ces quelques mots... ben c'est pas dur à sortir sans y penser.

Quand vraiment, je n'en peux plus, j'ai la parade du "j'ai diablement soif, excusez moi". Et paf, je disparais.

Ce post me rappelle une chanson de Lynda Lemay : Crétin( http://www.deezer.com/track/798347 ). Il y a toujours un crétin... ça c'est un fait !

Plantouille a dit…

C'est pourtant simple pour ne pas avoir ce genre de problème : être la personne chiante.
Bon, le mieux c'est de choisir quelqu'un qu'on veut ennuyer, lui pourrir sa soirée. Et il faut jubiler en voyant les méthodes utilisées pour faire croire à l'intérêt alors qu'on sait qu'on n'intéresse pas du tout.

Et encore mieux, avec l'excuse "j'ai diablement soif" : "ah bah justement, j'allais au bar" :]

Comment ça machiavélique ?

Miss Flemme a dit…

Grâce à vous et à une toute petite réflexion, je viens de trouver une parade excellente pour ces casseurs d'ambiance.
Sortir une phrase banale du type : "t'as jamais pensé à te faire un blog de : je raconte ma vie?".

Bon d'accord, c'est pas forcément la bonne solution quand on ne peut pas en placer une...
Et Plantouille, être la personne chiante c'est pas dans mes cordes (ou alors c'est vraiment pas volontaire), parce-que raconter sa vie à un parfait étranger, c'est quand même pas donné à tout le monde...

Anonyme a dit…

"t'as jamais pensé à te faire un blog de : je raconte ma vie?" <-- ça, c'est la version gentille.
Après, tu as la version méchante : "t'as jamais penser à te faire un skyblog ?"

Miss Flemme a dit…

Oui mais là je trouve que ça donne un contexte très pré-pubertère, et du coup ça tombe plus tellement dans le contexte...
Et puis je suis une grande gentille moi :o

Guillaume_ a dit…

A qui tu veux faire croire ça?
Hum?

Quoi? A tout le monde sauf à moi? :o
Bon, d'accord.
Mais sache que je connais ta vrai nature marmotte!
Mouhahahahaaa !

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