29 septembre 2008

Bonheur ou sentiment ?

Essayez, juste l’espace d’un instant, de juxtaposer le sentiment au masochisme. Et ? Et rien, oui, exactement. Cette réflexion traite également du rien mais pas de n’importe lequel, du rien stoïcien.

Prenons un homme, celui de tous les jours, avec sa petite vie et ses nombreuses manies. Cet homme va mal. Son téléphone vient de se manifester et il a décroché. Un silence. Il comprend : son mariage, désormais, est derrière lui. Anéantissement. Il soupire, il dit … Non, il ne dit rien, il extrapole, il tente de revenir à la minute d’avant, il veut se réveiller mais trop tard. Trop tard, oui et déjà ses pensées s’affolent.

Et si seulement, oui, si seulement, il avait échangé un peu plus, ignoré un peu moins. Si seulement, non mais si seulement … Si elle l’avait supporté un peu plus. Un peu plus, trois fois moins …. Si, seulement, oui, si seulement … Mais seulement, non et le voici désormais en train de valser sur un rythme binaire composé uniquement de seulement et de si. Notre homme remet alors en question. Il interroge, il questionne et le voilà même en train de détruire ses aprioris. Il remonte le temps, il s’en prend au monde, il rattrape un souvenir, le perd, lui court après quand soudain, en plein cœur de sa folie, miracle, il réussit enfin à trouver la paix.

L’homme vient de revenir à l’origine même de sa souffrance pour finalement n’y trouver rien de moins que des sentiments. Ses sentiments. Il se concentre, inspire deux fois et par la force de sa volonté détruit toutes formes de nuisances qui pouvaient alors lui parasiter l’esprit. Enfin du calme. Il ne ressent plus. Le voilà qui accède au rien stoïcien aussi sereinement qu’il tournerait le dos à sa vie. Il ne ressent plus, le voici devenu raison.

Tout est blanc. Le blanc est beau. Il est calme, il apaise. Les journées passent, le temps aussi. Tout est blanc. Les gens, à leur tour, sont devenus blancs. Le temps passe, les journées aussi. Tout est blanc, encore. Mais le temps passe. Sa vie aussi. Tout est blanc. Le parc aussi est blanc. L’homme s’assoit sur un blanc d’ailleurs ou sur un banc mais cela importe peu finalement. Tout est blanc.

Il lève les yeux, il regarde autour de lui. Il n’est pas seul. Il y a des gens, des gens blancs. Il y a des enfants aussi, des enfants qui courent, sautent. Ils crient. Ils s’amusent, même. Oui, mais il crie. Il avait eut un enfant lui aussi. Non, il avait un enfant et il aimait ses cris. Il ressentait. Il pleurait, même. Il aimait, il aimait ces cris. L’homme s’ouvrait à nouveau au monde, il ressentait à nouveau. Il acceptait la douleur. Il se sentait vivre. Il souriait.

1 Commentaire

Plantouille a dit…

Je vais me lancer dans le commerce de corde moi.
Je suis sûr qu'une bonne dose de masochisme dépressif aura raison des plus résistants !

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